D'une anecdote aux questionnements

Publié le par Simsette

Je ne sais pas si c’est la bonne humeur ou le printemps qui me rendent plus alerte, ou alors les gens qui craquent, mais les anecdotes insupportables pleuvent en ce moment. 

L’autre jour, au boulot :

« La réunion va avoir lieu chez un couple, c’est super qu’ils nous prêtent leur maison pour qu’on puisse se réunir mais j’avais pas pensé….ils sont homosexuels et ça se trouve ça va gêner des gens. Il faudrait peut-être que je les prévienne, ou que je trouve un autre lieu ? »

(je résume, mais c’était l’idée).

Ah bon…

Evidemment, bien sûr, il y a des gens que ça gêne l’homosexualité, bien sûr il y a des gens qui seraient outrés qu’une réunion se passe chez deux hommes en couple, mais…ET ALORS ? Ces gens, valent-ils vraiment la peine ? Faut-il vraiment accorder de l’importance à leur avis étriqué ?

Oui, et c’est ce qui est désolant, on leur porte de l’importance parce que c’est des gens qui nous aident, qui soutiennent l’association. Et pour une cause, faut-il se mettre à dos tout un groupe de personne dont on a besoin, sur qui on compte, qui se croit –pour l’instant- en parfaite harmonie avec nous et nos valeurs?

Drôle de question. Eternelle question du faut-il se taire ? Faut-il prendre le risque de dire vraiment ce qu’on pense, au risque de se foutre dans la merde ? Ca marche partout (à l’école : doit on dire ses quatre vérités à l’administration sans craindre le conseil de discipline ? au boulot : doit on dire ce qu’on pense –même avec décence- au patron, au risque de se faire virer ?). Ca marche dans n’importe quelle organisation : doit-on se révolter au nom de ses convictions propres, dans le cadre d’une organisation collective ?

Pour moi, qui supporte très mal d’être en désaccord avec mes convictions, ce questionnement est insupportable. J’avoue avoir capitulé, à l’école notamment. Ne pas dire ce que je pense car je sais que ça ne serait pas entendu.

Mais …pour une elle évidence, pour des gens qui vivent leur vie et qui veulent rendre service, pour des gens qui eux aussi nous soutiennent, qu’on se demande si « ça ne va pas gêner des gens », j’ai eu envie de pleurer. Pleurer de la bêtise dans laquelle on est parfois. En quoi la sexualité des autres « gêne » ? Si je suis échangiste, la réunion ne peut pas se dérouler chez moi ?

Faut-il être politiquement correct avec les intolérants ? Je ne vois pas pourquoi la réponse serait oui.

Et finalement beaucoup de questions pour une anecdote…

Publié dans Thoughts

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A
<br /> Il y a des fois où il vaut mieux se taire, parce que les complications sont plus compliquées que le problème.<br /> Mais il y a aussi des fois où il faut savoir réagir, sinon on n'arrivera jamais à changer les mentalités. Et si on agit toujours en fonction de ce qu'on estime être l'opinion de la majorité, on<br /> n'arrivera jamais à changer quoi que ce soit.<br /> Jeunesse lève toi...<br /> <br /> <br />
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